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Quel travail demain ?

Je pense qu’on n’écrit rarement au hasard. Et surtout, qu’on ne se met pas à écrire par hasard. Si je vous propose mes écrits, sous forme de fiction sur ce site, j’ai aussi envie de parler de ce qui me pousse à écrire, mes sources d’inspiration, mes questions. Parce qu’il est certain que vos réponses ne sont pas les mêmes que les miennes, je voudrais ouvrir le débat.

Ma première « vision » de science-fiction

J’étais au travail, dans une très grosse réunion. Une grande salle, les tables en U, sur le côté ouvert du U un écran géant. Devant, des gens se succèdent pour présenter le résultat de plusieurs mois de travail. Et autour des tables, une cinquantaine de personne, toutes avec leur ordinateur posé devant elle. De là où je suis, sur un côté du U, au deuxième rang par manque de place, je vois les câbles, qui relient tous ces ordinateurs à l’électricité et au réseau, pendre des tables. Toutes et tous ont les bras tendus, les mains sur le clavier, les yeux rivés sur leur écran. Peut-être que les oreilles entendent la présentation qui se déroule, je ne sais pas. Et les câbles semblent relier les humains/machines à quelque chose, comme des circuit d’alimentation d’hôpitaux. Une idée me frappe : « tous ces gens (moi y compris d’ailleurs) ont leur cerveau posé devant eux. Si on débranche, ils meurent. » Bien sûr, c’est un peu grandiloquent. Mais je pousse l’idée. Quelle est la frontière entre l’humain et la machine ? quelle part de notre cerveau est encore biologique ? Il y a matière à réflexion. Et matière à histoire. Alors je commence à prendre des notes.

La robotisation du travail

Mais il y a de la marge avant que notre cerveau soit robotisé. Peut-être. Ceci dit cela n’empêche pas la machinisation du travail à grand pas. À noter que j’utilise ici différents termes (robotisation, machinisation, etc) dans un sens très large, il peut s’agir de robots, d’IA, d’ordinateurs, de calculettes, … liste non exhaustive. Donc on robotise le travail. Et depuis longtemps. Le but ? augmenter la productivité et surtout la rentabilité. Parfois l’efficacité.

En tant que militante syndicale c’est un sujet qui me tient à cœur. Quand on propose de remplacer des gens par des machines, cela veut souvent dire que ces gens vont se retrouver au chômage. Et c’est un problème. Mais pas que…

Car il y a des travaux que personne n’a envie de faire. L’exemple que j’ai déjà pris dans un congrès syndical est celui de la machine à laver. C’est une robotisation d’un travail qui était fait à la main avant. Ok. Mais personne n’a envie de revenir en arrière. Pour plusieurs raisons : d’abord c’est fatiguant, ça fait mal au dos, ça use les mains. Ensuite les femmes (oui quand même souvent) qui faisaient la lessive n’étaient pas payées pour ça. Et gagner du temps sur la lessive a aussi permis qu’elles fassent autre chose de leur vie. Évidemment il n’y a pas que cet aspect dans l’émancipation de la femme. Mais c’est un plus.

L’exemple est peut-être caricatural. Mais il y a beaucoup de cas où l’intervention de la machine aide. Dans mon entreprise, il y a un métier qu’on a robotisé récemment et les gens qui le faisaient disaient clairement que c’était pénible et qu’ils étaient soulagés. Alors ?

Avoir le choix ?

Alors la robotisation du travail ce n’est pas un sujet simple. Ça pose plein de questions. Et c’est pour ça que j’ai commencé à écrire, pour chercher des réponses. La saison 1 de Libertés Futures a été écrite pour ça.

Et la première question que je me suis posée est : « Qu’est-ce qu’on fera, nous humains, dans un monde où tout le travail sera robotisé ? » Parce que pourquoi pas après tout. Bon depuis, je me dis que de tout façon c’est pas possible mais ça j’en parlerai une autre fois. Mais si c’était possible ? Je sais pas vous mais moi je ne me vois pas rester assise dans mon canap’ toute la journée à regarder la télé. Déjà j’ai pas de télé et puis voilà quoi, ça ne me fait pas rêver.

Du coup la question suivante est : est-ce qu’on ne pourrait pas juste choisir ? C’est le sujet de Choisir (non sans blague…). Même si la science nous permet de tout robotiser, est-on obligé de le faire ? Ne peut-on pas choisir de continuer à faire notre travail ? En faire un choix Politique, puisque c’est bien de la vie de notre cité Terre qu’il s’agit.

« Oui mais la productivité, la concurrence, les charg… euh pardon cotisations sociales, tout ça ? » Alors oui ça nécessite sûrement de changer de modèle économique. Et là il y a une piste que je trouve très intéressante : le salaire à vie. C’est un concept qui change pas mal de chose. En gros votre salaire ne dépend plus de votre emploi. Je vous laisse méditer, je reviendrai sur la question 🙂

Beaucoup de questions… et peu de réponses

Bien sûr, je n’ai pas les réponses à ces questions. Alors j’essaye d’imaginer ce que ça pourrait donner dans le futur au travers de la science-fiction. Mais comme tout est sujet à débat, n’hésitez pas à donner votre point de vue en commentaire 🙂

Et si vous avez trouvé cet article intéressant, qu’il vous a mis des questions dans la tête, n’hésitez pas à le partager.

À dans le futur !

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2 commentaires

  • XO

    Tu parles de choix, mais j’ai l’impression que tu oublies le choix de travailler.

    Moi j’aimais bien cette idée de revenu universel (à condition qu’il soit **vraiment** suffisant pour vivre et pas survivre) mais j’ai bien conscience que ça fait appel à la responsabilité de chacun pour savoir s’il souhaite travailler ou non; et ça peut être rassurant pour certains d’avoir une entité supérieure qui décide à ta place que tu dois aller travailler. Mais travailler prendrait peut-être un sens moins aliénant de cette manière, le détacher du côté purement financier/salarié: ça pourrait vouloir dire suivre sa passion (construire un vaisseau spatial, produire de l’électricité à partir de compost, faire des enquêtes journalistiques, etc.) ou alors apporter sa pierre à l’édifice (passer l’aspirateur, aller chercher les enfants à l’école, ceux des autres aussi, leur enseigner quelque chose, à ceux des autres aussi, ou tenir un café, faire du pain, pour les autres aussi, écrire du logiciel, aider des associations à s’organiser, remplir des rayons dans un magasin, etc.) sans se préoccuper de devoir gagner (sa vie) à court terme.

    Moi j’ai l’impression qu’on (en tant que société) s’accroche tellement au Travail qu’on crée du bullshit work pour pouvoir remettre une pièce dans la machine et que l’engin continue de tourner. Ça tourne à vide, mais ça tourne et on se félicite que les gens (pardon, des gens) ont du travail avec un revenu durement gagné en remplissant des tableaux Excel pour suivre des processus. Quand on demande à embaucher pour faire du travail de fond, c’est un administrocrate qui est embauché à la place pour le double du prix pour qu’il se puisse se créer un travail (s’occuper?) en prenant encore un peu plus de temps aux autres.

    On a déjà beaucoup d’emplois, surtout dans les couches supérieures, qui sont rémunérés par des revenus sans condition (ou presque), pris par des personnes qui luttent pour trouver un sens à leur quotidien. Ils sont en général surdimensionnés (les revenus) et pas universels. Et à côté de ça on a des hommes beaucoup moins bien payés qui volent le travail des machines.

    Bon, voilà, vous pouvez éteindre votre écran et reprendre une activité normale… 😉

    • marianne

      Je ne l’ai effectivement pas mentionné, mais oui le choix de travailler, et surtout celui du travail que l’on fait est hyper important. Je mettrais une nuance entre “revenu universel” et “salaire à vie” par contre. En gros, sur le revenu universel : il y a un revenu de base qui peut être augmenté d’un salaire si on choisit d’avoir un emploi. Dans le salaire à vie, on décorrèle le salaire de l’emploi. En gros : les entreprises cotisent à une caisse. Et chacun reçoit un salaire en fonction de ses qualifications (avec un écart entre le min et le max limité). Je trouve que l’avantage de ce système est que les entreprises sont obligées d’être attractive autrement que par le salaire. Et donc de se poser des questions sur ce qu’elles font, pourquoi et comment. À mon avis, les implications du salaire à vie sont plus intéressantes.
      Et sur tout le reste, je suis entièrement d’accord avec toi 🙂

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