Les Pétroleuses
Édith Thomas
Ed. L’amourier
Cette année est le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Célébration de ce moment révolutionnaire, commémoration du massacre des communards pendant la semaine sanglante, l’attitude à avoir n’est pas simple mais quoi qu’il en soit, la Commune a beaucoup influencé nos imaginaires actuels de révolution et j’ai donc entrepris de lire quelques livres sur le sujet. Je commence aujourd’hui avec Les Pétroleuses, d’Édith Thomas, offert par mon grand-père qui est le neveu de l’autrice.
Résumé
Avant toute chose je précise que c’est un essai et non un roman. Même si Édith Thomas n’était ‘historienne’, c’est bien une recherche historique sur la place des femmes pendant la Commune qu’elle effectue ici en partant de la question : Y a-t-il eu des pétroleuses ? Les pétroleuses, je l’ai découvert à cette lecture, sont des femmes accusées après la Commune d’avoir incendié Paris.
En réalité, Édith Thomas, va beaucoup plus loin que cette question dans son analyse et trace un récit de la commune au travers de ce que les femmes y ont fait… ou pas fait d’ailleurs.
Ce qui m’a plu
Les femmes pendant la Commune
Évidemment il n’y a pas Les Femmes de la Commune. Il y a des femmes, diverses dans leur aspirations et leur être, qui ont fait des choses diverses pendant cet évènement. C’est l’un des points majeur du livre que j’ai apprécié, la volonté de l’auteur de ne pas simplifier, de présenter tout ce qu’elle a pu trouver, dans un sens comme dans l’autre.
Par exemple, Édith Thomas nous explique clairement que tous les communards n’étaient pas exactement féministes, et certains même franchement réactionnaires sur ce sujet. Certaines femmes de la Commune étaient convaincues que l’un des échecs de la révolution de 1789 provenait du fait que les femmes n’avaient pas été suffisamment intégrées à la pensée révolutionnaire (c’est un euphémisme…).
Toute cette réflexion sur le fait qu’il n’est pas possible de faire une révolution avec seulement la moitié de l’humanité concernée est très intéressante et s’oppose d’une certaine façon à l’idée que tout ne serait que lutte de classe. C’est plus compliqué que ça.
Les noms
Dans son livre, Édith Thomas, a choisi de parler de beaucoup de femmes. Il y a celles qu’on connaît, Louise Michel en tête, et les autres, beaucoup d’autres.
Évidemment ça rend la lecture un peu longue parfois, mais je trouve important aussi de se rendre compte que les femmes qui ont composé les communardes, étaient des individus et non pas ‘les femmes’ justement. Marie-Catherine Rogissart, couturière, Joséphine Poinbœuf, ancienne prostituée, Claudine Lemaître, culottière. À chacune est donné son nom et un morceau de son histoire, souvent issu de son procès.
Nous oublions trop souvent que l’histoire est faite par des femmes, hommes, ouvriers, ingénieures, médecins, infirmiers, techniciennes, etc. et que nous avons aussi notre part à faire.
Conclusion
Si le sujet de la Commune vous intéresse je vous recommande vivement la lecture de ce livre. Attention par contre, Édith Thomas, ne fait pas particulièrement de résumé de l’histoire de la Commune pour ceux qui ne connaîtraient pas, ce n’est pas un livre d’introduction, mais la page Wikipédia sur le sujet, vous permettra de suivre facilement.
Enfin j’ajoute qu’il est très bien écrit. C’est un ouvrage historique, pas un roman, mais la plume est là, ça se lit très bien, et on s’attache vite aux personnages, aussi factuel que soit le récit. Pour moi, qui ne suit vraiment pas fortiche en histoire, c’était un plaisir.
Comme je vous l’ai dit on y apprend plein de choses très intéressantes et un angle de vue original sur l’Histoire, alors n’hésitez pas 🙂
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Bonne Lecture 🙂