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Lectures de Juillet

Je lis pas mal en ce moment et j’avais envie de partager avec vous mes dernières découvertes. J’ai appelé cet article lectures de juillet, peut-être que j’ai commencé certains livres en juin, vous ne m’en voudrez pas 🙂

La fileuse d’argent

Naomi Novik
Ed J’ai Lu
traduction : Thibaud Elirof
f

J’aime beaucoup Naomi Novik, dont j’avais déjà lu la série Téméraire, et Déracinée. Et je n’ai pas été déçue par celui-ci. Déjà ça se passe dans un monde glacé par un hiver magique et vu les températures actuelles c’était rafraîchissant.

L’univers est très bien trouvé, fantastique, légèrement terrifiant, on se balade dans un monde où une route blanche, la route des Starik, apparaît parfois à la lisière du champ de vision, et ça n’est pas bon signe. De plus, dès qu’elle s’efface elle emporte avec elle la mémoire que les habitants pourraient en garder. On sait que les Starik sont là, qu’ils sont terribles, mais personne ne se souvient réellement de leur passage.

Sauf que trois femmes vont être amenées à les rencontrer. Ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce livre c’est que tous les personnages sont intelligents et intéressants. Il n’y a pas de malentendu, pas de personnage qui fait les pires choix par bêtise. Tous réfléchissent et prennent leurs décisions en fonction. Même l’Empereur ,qui est à ce récit ce que Drago Malefoy est à Harry Potter, a choisit ce qu’il est devenu en fonction des possibilités qu’il avait. Et le roi Starik de même. Tous les personnages sont antagonistes les uns des autres, mais il n’y a pas vraiment de méchants.

C’est subtil, intelligent et très bien écrit. Je recommande chaudement (enfin froidement du coup).

Autobiographie d’un poulpe

Vinciane Despret
Ed Actes Sud – Mondes Sauvages

J’avais entendu parler de ce livre à la radio et l’interview de l’autrice m’avait donné très envie de le lire. Mais je dois avouer que la lecture a été difficile.

L’idée de départ avait tout pour me plaire. L’autrice plonge dans la communication animale : comment les wombats construisent des murs avec leurs fèces pour parler aux esprits, comment les fourmis écrivent des poèmes avec leurs phéromones, comment l’encre jetée par les poulpes serait une écriture éphémère, etc. J’adore cette approche du vivant, de se dire qu’on n’a pas tout vu et tout compris, que les vivants non-humains communiquent d’une façon qui nous est, aujourd’hui, inaccessible mais qui pourrait l’être demain.

Là où c’est devenu compliqué c’est sur la forme. Le récit se présente comme un genre de compte-rendu scientifique du futur (c’est de la science-fiction) qui relate les découvertes faites sur le sujet. Cela m’a posé deux problèmes. Le premier, pas insurmontable, mais désagréable à la longue, c’est qu’on ne sait pas, dans tous les faits qui sont relatés, lesquels sont vrais et lesquels sont fictifs. Par exemple, il est expliqué que les wombats en captivité ne font pas de murs, et donc que leurs fèces ne sont pas carrées. Mais aucune indication de savoir si ceci est vrai ou pas. Il s’agit sûrement d’une volonté de l’autrice et je peux comprendre l’intention derrière car cela donne envie de faire des recherches sur le sujet, mais c’est un peu usant à lire et on n’a pas forcément envie de poser le livre toutes les 2 minutes pour ouvrir internet.

Le deuxième point qui, pour le coup, m’a carrément empêcher de finir, c’est le style article scientifique. Il n’y a pas d’histoire, pas de personnages, pas d’enjeux. C’est réellement écrit comme un article scientifique. Personnellement, mais ça n’est que mon avis, je trouve que ça aurait été plus efficace d’en faire un roman, une histoire, de la science-fiction. Plonger dans les capacité de communication avec les autres habitants de la Terre au travers d’un protagoniste poulpe aurait été magique.

La conclusion que j’en tire est qu’il s’agit d’une formidable source d’inspiration pour l’autrice de SF que je suis 🙂

La Bela

Denis Guedj
Ed Seuil

Tout petit livre, mais expérience passionnante. C’est la Bela, une caravelle qui nous raconte son histoire. Cette caravelle-ci n’a pas accompagné Christophe Colomb, mais pour autant ses aventures ont été nombreuses. Ce point de vue original et tout en poésie nous fait voyager au temps de la découverte du monde par les occidentaux… et leurs navires.

Les enfants d’Aliel – Tome 1 Le Grand Éveil

Sara Schneider
Auto édition

J’ai découvert Les enfants d’Aliel grâce aux chroniques de LinksOff. C’est un livre de fantasy assez agréable à lire mais j’avoue que ce premier tome m’a un peu laissé sur ma faim.

L’histoire est celle de Lilas, une jeune fermière habitant un village de montagne et très proche de la nature. Elle découvre lorsqu’elle est attaquée par une créature maléfique, qu’elle même possède des pouvoirs et qu’elle a été choisie par Aliel, une sorte de divinité, pour combattre Orga, la sœur d’Aliel, qui tente d’asservir le monde sous son pouvoir maléfique.

Le prologue, raconté du point de vue d’Orga, est écrit de manière très sombre voire sordide. Ça plonge dans une ambiance dark dès les premières lignes. Puis on démarre le premier chapitre et c’est très champêtre. Le contraste a fait que j’ai eu du mal à rentrer dedans. Une fois ça passé, la première partie de l’histoire est assez prenante. Lilas doit fuir de chez elle pour empêcher qu’Orga n’attaque sa famille.

La suite s’est avérée un peu longue. Lilas doit rechercher les autres «enfants d’Aliel», sur la base de ce que lui a raconté un chat avec qui elle peut communiquer par la pensée. On va donc de personnage en personnage, mais j’aurais aimé quelque chose de plus ‘organique’ qui la pousse à quitter sa vallée de montagne : la fuite, la colère, la peur. Là elle écoute les conseils d’un chat et ça manque de tripes à mon goût.

Malgré ce défaut, c’est une aventure qui reste agréable à lire et Orga est une antagoniste très réussie. Son pouvoir consistant à exacerber les côtés sombres que chacun a en soi, ça fait un gros potentiel. Les interludes qui sont contés de son point de vue sont très intéressants.

Je vais donc lire le deuxième tome sans hésiter 🙂

Mémoires du Grand Automne – Tome 1 Le déni du maître-sève

Stéphane Arnier
Auto édition

Je termine cet article avec mon coup de cœur de cet été : Le déni du maître sève. C’est de la fantasy comme j’en ai rarement lu.

Tout d’abord l’univers. Il est original, très bien réfléchit et nécessaire à l’histoire. Pour résumer, il s’agit d’un arbre gigantesque qui vit en symbiose avec des ‘humains’. Je met des guillemets à humains car ceux-ci se reproduisent grâce à l’arbre mais en dehors de ça ce sont des humains. Il y a d’autres arbres, avec d’autres peuples, certains reptiliens, certains félins, d’autres qu’on ne connaît pas vraiment. L’histoire se déroule intégralement dans les branches de cet arbres où vivent les Alkayas, le peuple humain.

Les personnages et l’histoire sont très, très bien écrits. Les personnages sont travaillés avec chacun ses caractéristiques, ses besoins et ses désirs, ses faiblesses, dont aucune n’est caricaturales pour autant. L’histoire est celle de Nikodemus Saule, le maître-sève de l’Arbre-mère Alkü, chargé d’organiser les fécondations et naissances au sein de l’arbre, autant dire un rôle important. Celui-ci va découvrir dans l’arbre, un bébé peu ordinaire. Et cette découverte va bousculer beaucoup de personnages. Rudius Ramure, l’antagoniste de cette histoire, en particulier, est un personnage complexe, dont on pressent des motivations profondes, si ce n’est louables, encore que, le mystère reste entier et cela rend la confrontation passionnante, parce qu’on n’est pas vraiment sûr de vouloir la « victoire » de Nikodemus.

Pour finir l’écriture est assez magistrale. Pour donner un exemple : toute la description de l’univers est faite au travers des actions du protagoniste, Nikodemus. Il n’y a presque pas une ligne de description pure et pourtant on grimpe dans cet arbre avec facilité et émerveillement.

Si j’ai un livre à recommander de tout ceux de ce mois c’est bien celui-ci


Si cet article vous a plu et que vous voulez que je vous parle de mes lectures des mois prochains n’hésitez pas à me dire. Je suis en train d’écrire sur mes lectures du mois d’août, donc vous aurez au moins celui-là, avec au menu : Suzuha de Marine Dunstetter, Les enfants d’Aliel Tome 2, Mémoires du Grand Automne Tome 2, Socialter – Comment pourrions-nous vivre ?

Bonne lecture et à bientôt.

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