Titre Lectures de septembre avec couvertures en arriere plan
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Lectures de Septembre

Ce mois de septembre, j’ai quitté complètement la fantasy pour dépiler ma pile à lire. Certains de ces livres y patientaient depuis des années, pas loin de 15 ou 20 ans pour certains, il était temps.

Xenia

Gérard Mordillat
Ed : Calman Levy

L’univers de Gérard Mordillat est celui des cités, des caissières, des ouvriers, d’une révolte qui gronde, parfois violente, parfois joyeuse. Xenia est femme de ménage, doit gérer son bébé, dont le père s’est barré en prenant le peu d’objets de valeur qu’elle avait. Heureusement elle est épaulée par sa meilleure amie.

Mais j’avoue que j’ai été un peu déçue par ce livre. Je n’y ai pas retrouvé l’énergie vitale de ‘Notre part des ténèbres‘ par exemple. Il y avait dans les autres livres que j’ai lu de Gérard Mordillat quelque chose qui prend aux tripes. Parce que les personnages sont vivants avec avec leur cœur, avec leur sang, avec leur rage et leur amour.

Dans Xenia, on retrouve des personnages hauts en couleur et attachants, mais je les ai trouvé un peu fades et le côté prince charmant qui vient au secours de Xenia m’a vraiment déçue. Donc je vous conseille vivement Gérard Mordillat mais plutôt Les vivants et les morts ou Notre part de ténèbres.

A.B.C contre Poirot

Agatha Christie
Ed : le masque
Trad : Françoise Bouillot

Ce n’est pas tous les jours que le célèbre détective belge (oui Hercule Poirot est belge, très british mais belge) affronte un tueur en série, qui annonce ses crimes à l’avance qui plus est.

J’ai trouvé cette enquête plutôt originale et bien menée. C’est du Agatha Christie avec ce que j’adore chez elle : il est techniquement possible de résoudre l’enquête, on a tous les éléments, mais évidemment on ne devinera rien avant la fin. On sent bien qu’on se fait mener en bateau mais on embarque avec plaisir. Le personnage d’Hercule Poirot, aussi insupportable qu’à son habitude est tout de même très attachant.

Je met un petit bémol car j’ai trouvé la dernière phase, celle de la révélation, un peu décevante. Non par la solution en elle-même mais dans la façon dont elle est amenée. D’habitude on devine petit à petit, au cours du discours de Poirot qui est le coupable, là le nom est donné d’abord et les explications ensuite, ça gâche un peu à mon avis.

Je fais juste un point sur le paternalisme/sexisme de Poirot et Hastings. C’est désagréable à lire on va pas de mentir, même si ça prends suffisamment peu de place pour être oublié vite, et puis on se dit, c’est l’époque, tout ça. Jusqu’à ce que je comprenne que c’est fait exprès. Le personnage d’Hercule Poirot est fait pour être vieux jeu et horripilant, et ec côté sexiste chez lui est une critique pure et simple de l’époque à mon avis. Si quelqu’un a étudié la question chez Agatha Christie ça m’intéresse.

Le vieux qui lisait des romans d’amour

Luis Sepulveda
Ed : Métailié
Traduction : François Maspéro

Ce livre patiente dans ma bibliothèque depuis peut-être quinze ans. Je ne sais pas pourquoi, mais chaque fois que je le voyais, ma réaction était la même : non décidément ça m’inspire pas, je n’aime pas ce titre. Et puis, cet été j’ai fait du tri, beaucoup de tri et il est ressorti sur le devant des étagères. J’étais dans une phase : « je lis des trucs qui traînent depuis un moment » donc j’ai décidé de lui donner sa chance, d’autant plus qu’il est très court.

C’est donc une très bonne surprise que ce petit roman. Cela se passe le long d’un fleuve d’Amazonie, au début du XXème siècle peut-être, dans un village balayé par la pluie des moussons. Le héros, le vieux qui lit les fameux romans d’amour, est un blanc, mais qui a vécu parmis les Shuar, peuple autochtone. Il sait lire la jungle et y trouver sa place. Un jour, un gringo, tue un mâle ocelot. La femelle cherche à se venger des hommes, et le duel s’engage entre le vieux et le félin.

Parsemé de touches d’humour, le roman nous parle aussi de violence, de solitude, de poésie, et d’une chose plus indéfinissable, qui se rapproche de l’honneur peut-être, de ce que c’est d’être humain et de faire partie du monde autour de soi. Le vieux qui lit des romans d’amour a appris la jungle et sa loi. Il faut parfois tuer pour se nourrir et pour survivre, mais pas n’importe comment. Malheureusement, il se débat dans un monde qui s’occidentalise, où cette voix là n’est pas entendue, où seul l’appât de l’or fait la loi. Alors il lui reste les romans d’amour qui finissent mal et l’honneur d’un dernier combat dans la jungle.

Ce petit livre m’a finalement beaucoup touché. Il pose des questions qui résonnent aujourd’hui et nous questionne sur notre rapport à la violence, au vivant et à nous-même. Je recommande.

La nébuleuse d’Andromède

Ivan Efremov
Ed : Rencontre
Traduction : pas indiquée sur le livre ?

Celui-là aussi il dormait depuis longtemps sur mes étagères, mais pour le coup je suis plus partagée.

C’est de la science-fiction et c’est une utopie. Je crois que c’est le point le plus important mais je vais avoir du mal à résumer l’histoire. En gros, l’humanité vit en paix et harmonie et fait quelques voyages spatiaux longues distance ainsi que des communication avec d’autres civilisations de la galaxie.

Sur le principe j’aime bien les utopies, ça change. Assez bizarrement d’ailleurs, les rares que j’ai lu sont écrites par des auteurs d’Europe de l’Est dans les années 50. C’est donc assez chouette de voir des gens se poser très sérieusement la question : « à quoi ressemblerait un monde heureux ». Avec le recul d’ailleurs la réponse est assez ambiguë. Il y a des réflexions importante sur la place de l’art et la gestion des émotions, qui jusque là ont été plutôt refoulées sous la pression de la science, mais de nouveaux courants de pensées émergent pour les faire ressurgir. Par ailleurs, le climat de la Terre a été modifié volontairement pour le réchauffer et rendre habitable et cultivable la Sibérie et les régions du nord, quand l’équateur est devenu un immense jardin… On a appris depuis qu’il ne faut pas jouer avec le climat.

Si l’univers décrit est vraiment intéressant, le problème c’est l’histoire. Elle manque cruellement. Le début, qui se déroule à bord d’un vaisseau spatial qui s’échoue sur une planète hostile en orbite autour d’une étoile est noire est haletant et très bien écrit. Mais ça représente un dixième du livre. Tout le reste se déroule sur Terre, et il ne se passe pas grand chose. Ça reste très bien écrit et j’ai fini par tout lire, mais je me suis quand même pas mal ennuyée. C’est plus de la sociologie romancée qu’un roman.

Du coup, je le conseille pour l’étude d’une utopie, mais pas comme roman pour se plonger dans une bonne histoire.

Pour l’anecdote, l’éditeur a mis une préface intitulée : « Historique et bilan de la science-fiction ». Bilan ? circulez y’a plus rien à voir. C’était en 1970…


Voilà, j’espère que ces petites chroniques de lectures vous auront inspirées. Le mois prochain je vais retourner à la lecture des « Mémoires du grand automne ». Je ne sais pas si j’aurais le temps de lire autre chose, ça sera la surprise.

Bonne lecture 🙂

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