Manta #1 Réveil
1er épisode d’une nouvelle histoire, j’espère que vous aimerez autant que moi cet univers. Je précise que Manta s’inscrit dans l’univers de Tales from the Wild. Il est donc possible qu’il y ait des références à cet univers qui ne soient pas explicitées (même si je vais essayer d’éviter) donc s’il y a des choses obscures n’hésitez pas à me demander).
Tous les épisodes sont disponibles sur la page Manta.
1. Réveil J’ouvre les yeux lorsque l’eau froide vient lécher mes doigts. J’ai mal partout. Au-dessus de moi le soleil m’éblouit et me brûle la peau. Ou bien est-ce le sel qui ronge mes plaies ? D’après la dureté, je suis allongée sur un rocher. Allongée n’est pas le bon terme, je suis échouée ? Effondrée ? Comment suis-je arrivée-là ? Je ne me souviens plus. L’eau monte lentement, mes pieds sont maintenant totalement immergés et pourtant je n’ai pas froid. Le contact de l’eau m’apaise étrangement. Lorsque l’eau baigne entièrement mon mollet, je décide de me redresser. Je m’appuie lourdement sur mon coude, puis sur mes mains et parviens enfin à m’asseoir. Autour de moi ce sont des rocs noirs et luisants, martelés par la mer écumeuse. Loin au-dessus j’entends les cris des goélands qui raillent ma faiblesse. Devant moi, un rocher émerge de l’eau, et derrière lui une tour carrée, grise, fière. Je la connais mais ne peut encore lui donner un nom. Je me retourne vers la terre et aperçois, à quelques mètres une petite bande de sable sous un surplomb rocheux. Si j’arrive à m’y glisser je pourrais y être au sec. Je me lève et m’agrippe aux récifs. J’avance un pied après l’autre, les rochers sont glissants et je suis très faible. Je tends la jambe pour atteindre une pierre légèrement plus plate que les autres lorsque mon corps me trahit, je m’effondre et plonge dans l’écume. L’eau m’assaillit de toutes parts, mes yeux sont noyés, ma bouche envahie. Pourtant je ne me noie pas. Je ressens même une joie étrange qui m’enveloppe de sa chaleur. Alors que je me débats pour remonter à la surface, l’eau se met à bouillonner autour de moi. Un tourbillon de bulle qui joue à me chatouiller. Les bulles s’agitent dans tous les sens et je jurerais qu’elles rient. Je commence pourtant à manquer d’air, je suis de plus en plus faible et peine à maintenir la tête hors de l’eau. Le tourbillon doit le sentir et me pousse délicatement vers la bande de sable aperçue tout à l’heure. Je m’y échoue, mais plutôt que de remonter au sec je laisse ma main dans l’eau. Au moment où je m’endors, je sens une présence caresser ma paume, m’assurer que je suis en sécurité, qu’elle reste avec moi et qu’elle s’appelle Manta.