Bandeau Lecture : l'ile des femmes de la mer
Blog,  Lectures

L’île des femmes de la mer

Lisa See
Traduit de l’anglais par Samuel Sfez
Éditions Pygmalion

J’ai fait une belle découverte avec ce livre emprunté au hasard à la bibliothèque, donc je vous en parle.

Résumé

L’île des femmes de la mer raconte l’histoire de Young-Sook, coréenne, née sur l’île de Jeju dans les années 30. L’île est alors sous contrôle japonais, et la vie y est dure. Young-Sook est fille de Haenyeo, les plongeuses qui pratiquent la chasse sous-marine en apnée sur les récifs autour de l’île. Dit comme ça, cela peut ressembler à la plongée qui se pratique chez nous. Mais les Haenyeo sont une société, avec ses croyances, ses rites, sa cultures. Young-Sook et sa meilleure amie Mi-ja vont donc grandir et apprendre à devenir Haenyeo.

Mais le monde autour de leur île est secoué par le séïsme de la seconde guerre mondiale, puis par la guerre de Corée. Et Jeju est une tête de pont, utilisée par les Japonais, les coréens, les russes. La guerre les rattrapes, la société ‘moderne’ également.

Ce qui m’a plu

Une belle histoire d’amitié

Tout d’abord il s’agit d’un roman, qui raconte une histoire d’amitié tragique entre deux jeunes filles, qui deviennent Haenyo, femmes, puis mère. L’histoire est bien écrite et les personnages de Young-Sook et Mi-Ja sont très attachants. J’ai souffert avec ces deux femmes et j’ai été complètement prise dans l’histoire.

La société des Haenyeo

Il s’agit d’une complète découverte pour moi que cette société ‘matrifocale’ (c’est le terme utilisé sur la 4ème de couverture) et qui m’a fait beaucoup réfléchir.

En effet, la société est centrée sur les femmes. Ce sont elles qui, par leur métier de plongeuse, ramène la nourriture et l’argent à la maison. Cela leur confère également un statut social, une confiance en elles et une puissance indéniable. Leur vie est par contre très dure. C’est un travail physique, qu’elles pratiquent presque toute l’année et en particulier l’hiver quand l’eau n’est pas au-dessus de 10°C. Elles plongent évidemment sans combinaison, mêmes si celles-ci font leur apparition dans les années 80. Le peuple de Jeju subit également l’oppression japonaise et la peur.

Les hommes ont un statut étrange. Ils s’occupent du foyer et des enfants. D’après les conversations des Haenyeo, ils ne servent pas à grand-chose et passent leurs journées à discuter sous l’arbre du village. Visiblement, l’alcoolisme est assez répandu et j’ai eu le sentiment que leur vie n’avait pas beaucoup de sens, en particulier une fois les enfants assez grands. En apparence ils ont une vie plutôt facile, puisque leur femme est chargée de les nourrir, mais qui ne semble pas satisfaisante.

Par contre, une grande partie de l’argent gagné par les Haenyeo est utilisé pour envoyer les garçons à l’école et cela semble d’une grande importance. De plus, il parait très important d’avoir des garçons car ceux sont eux qui peuvent assurer le culte des ancêtres, et en gros, assurer que l’âme des morts soient bien au paradis (je caricature, car leur religion n’est pas expliquée en détail mais c’est l’idée). Et du coup, les hommes ont tout de même un statut social non négligeable.

J’ai trouvé cette société complexe avec ces statuts homme/femme paradoxaux très intéressante.

Conclusion

Je recommande chaudement ce livre, déjà si vous avez envie de lire une belle histoire et ensuite si vous plonger dans un mode de vie intriguant et intéressant vous tente.


Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à le partager, à répondre dans les commentaires ou à en discuter avec vos ami.e.s. Pour ne pas manquer les prochains articles, vous pouvez me suivre sur Twitter (@MlleEllute) ou sur Diaspora (mlleellute@diaspora.org) ou vous abonner aux flux RSS.

Partagez

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.