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Manta #5 Port

Voici l’épisode 5, de ma série Manta, qui se déroule dans l’univers de Tales from the Wild. Les épisodes précédents sont ici : Manta.

5. Port

Lorsque Manta et moi, arrivons près d’Audierne, le vent s’est fortement levé sur le port, et je peux entendre sa voix qui siffle de rage. Mais ce n’est pas la seule voix qui s’élève au-dessus du bruit des oiseaux de mer, j’entends aussi des cris, humains.
Je m’approche prudemment. Je sais que je ne suis pas présentable, blessée, les cheveux collés par le sel et le sable, des vêtements trop vieux et trop grands. Un groupe d’une centaine de personnes est rassemblé sur le port, des pancartes à la main. Ils sont postés devant des engins de chantiers. Je tente de discerner leurs cris mais d’ici je ne peux pas comprendre de quoi il s’agit. Je m’approche des quais et parvient à lire l’un des messages. Ils protestent contre la construction d’une marina dans la baie et empêche les pelleteuses de rejoindre le lieu des travaux.
Mais ils sont cent. Face à des bulldozers, et surtout une petite armée de CRS qui s’approche et les encercle, fourmis ridicules qui brandissent des brindilles face à la langue du fourmilier.

Pendant que j’observe ces minuscules humains lutter, Manta s’agite dans sa conque, à tel point que l’eau commence à bouillir et à éclabousser mes vêtements. Je focalise mon attention sur elle, et perçois enfin son message : les esprits sont en colère à cause de la destruction de la baie ! Au moment même où je comprends, les prémices de la tempête s’abattent sur Audierne. Des rafales de vents qui emporte les pancartes des manifestants et une houle qui fait grincer les bateaux à quai. Ce n’est rien, juste une brise par rapport aux tempêtes que connaît habituellement cette côte, et personne ne s’affole. Mais je vois derrière les nuages qui approchent et grondent.

Je cours le plus vite que je peux jusqu’à un canot qui est amarré là, avec le vent qu’il y a, cela me semble le moyen le plus rapide de rejoindre la baie, et j’ai le sentiment qu’un bateau à moteur ne serait pas le bienvenu.
Je me dresse debout au milieu de mon embarcation, et regarde l’ouragan approcher. Comment entrer en contact ? Je me tourne vers Manta, elle est la seule qui peut les approcher. Je verse alors l’eau du coquillage dans la mer et regarde l’esprit filer à toute vitesse au milieu des vagues. Je ressens sa peur et sa conviction lorsqu’elle s’adresse, minuscule, à l’esprit des eaux en colère. 
Celui-ci la balaye, telle un grain de sable sur son épaule. Elle est éjectée au loin dans la baie. Je suis seule sur mon radeau.
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