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Manta #6 Tempête

Voici l’épisode 6, de ma série Manta, qui se déroule dans l’univers de Tales from the Wild. Les épisodes précédents sont ici : Manta.

6. Tempête

La tempête est sur moi, et je veux l’arrêter. Comment ? Je n’en ai aucune idée. Un sens dont j’ignore le nom, m’indique qu’il y a ici deux esprits, l’un lié à la mer et l’autre au vent. Leur colère gronde jusqu’à moi en un ouragan.
Si j’ai pu communiquer avec Manta, je peux peut-être entrer en contact avec cet autre esprit de l’eau ? Je vais devoir plonger pour cela, et si je n’y arrive pas ? Il me noiera probablement.
Sinon, je peux aussi retourner vers la plage, me mettre à l’abri, attendre que la tempête passe et chercher à comprendre d’où je viens. Je jette un œil vers les dunes. Le sable se soulève à leur crête, mêlé d’embruns. Les quelques arbres qui poussent derrière ces dunes sont penchés jusqu’à terre. Je ne peux pas abandonner là, je sens mes tripes se tordre à l’idée des morts que va engendrer cette tempête.
Je plonge, l’eau est froide, mais je suis chez moi. Je n’ai pas besoin de nager, l’esprit est là, tout autour de moi. Je me concentre sur ce contact, et je sens alors Manta s’accrocher à moi et m’aider à établir un lien avec lui. Elle est revenue près de moi et sa présence me réconforte. J’envoie les images de mort, de destruction, mais cela ne fait que l’encourager dans sa colère. Son message résonne clairement dans ma tête, les humains détruisent, alors les humains doivent être détruits. Sa haine s’insinue en moi, l’eau dans mes veines s’affole.

Je suis chez moi, mais je ne peux pas respirer, je bats frénétiquement des pieds et des mains pour tenter de sortir la tête et d’aspirer une goulée d’air. L’esprit se moque de moi et une vague me submerge. Je dois tenter le tout pour le tout. Au lieu de remonter à la surface je m’agrippe à l’esprit, je m’immerge dans son eau, je me noie dans ses vagues.
Il ne comprend pas pourquoi j’insiste, alors je projette vers lui l’image des plantes de la grève qui sont arrachées, l’image des pierres déracinées, et mes propres cellules qui suffoquent. L’air me manque et des points noirs dansent devant mes yeux déjà fermés. Je ne sais plus où est le haut ou est le bas. Manta ! J’appelle de ce qui me reste de force. Je sens sa présence à mes côtés. Faible.
Alors que j’abandonne je sens un courant puissant me projeter vers le haut et des rafales glacées déchirer ma peau. Je n’ai pas le temps d’inspirer, je suis projetée vers…
Juste avant que je ne sombre dans l’inconscience, un rocher me cueille.
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